Comment devient-on gaucher ?

On ne devient pas gaucher, on naît gaucher !

La gaucherie est pour les chercheurs du monde entier un sujet au moins aussi fascinant que l’invention de la roue ! Nous formons plus de 10 % de la population mondiale et pourtant, on s’adapte. Mais comment devient-on gaucher ? Question de gène ? De développement ? D’autre chose ? Contrairement à certaines croyances, l’environnement familial, mais oui c’est toujours la faute de la mère, n’y est presque pour rien dans cette affaire.

Les bases génétiques de la gaucherie

Comment devient-on gaucher ? Génétiquement, les chercheurs cherchent tout comme les shadocks pompent et ils vont peut-être finir par réussir à prouver définitivement que oui, il y a bel et bien un gène ou des gènes du gaucher.

En cherchant bien, on finit toujours par retrouver ses lunettes perdues, y compris dans le frigo ou dans un placard dans lequel elles n’ont rien à faire. Ce qui est avéré, c’est que la génétique joue un rôle important dans la détermination de la latéralité.

Plusieurs études ont montré que la gaucherie peut être héritée et qu’elle ne génère aucun impôt. Une étude menée par l’Université d’Oxford a révélé que si les deux parents sont gauchers, il y a environ 46% de chances que l’enfant le soit également, 17% si l’un des parents l’est et on tombe à 2% si aucun des deux parents n’a la chance d’être gaucher. Certains gènes, tels que LRRTM1 (à mes souhaits), ont été associés à une prédisposition à la gaucherie. La génétique à elle toute seule ne peut pas tout expliquer parce que dans ce cas, on observerait des taux de gaucherie beaucoup plus élevés dans certaines familles.

Le développement prénatal

Comme d’habitude, certaines choses irrémédiables se passeraient dans le ventre de la mère. Des études indiquent que la position du fœtus dans l’utérus pourrait influencer la latéralité. On remarque quand même très tôt une asymétrie manuelle au stade fœtal, qui serait d’origine génétique et qui entraînerait une posture asymétrique de la tête. A partir de là, il y a plus de probabilités pour que le fœtus répète des mouvements de son bras droit ou de son bras gauche.

Des études très récentes ont démontré qu’une exposition accrue à la testostérone avant la naissance pourrait augmenter la probabilité de devenir gaucher. Peut-être qu’il faudrait mener des enquêtes dans les salles de sport pour voir si la gonflette engendre plus de gaucher voir transforme des droitiers en gauchers ! Par ailleurs, des facteurs environnementaux prénataux, comme le stress maternel ou une alimentation spécifique, pourraient également jouer un rôle, mais ces études sont un peu démenties par les grossesses gémellaires…

Selon une étude publiée dans le Journal of Neuroscience, les hommes gauchers représentent environ 12% de la population masculine, contre 8% chez les femmes, ce qui suggère un lien potentiel avec l’exposition prénatale à la testostérone (et pas postnatal, on a bien compris !).

Comment devient-on gaucher : Les influences environnementales et culturelles

Mon cher et tendre était persuadé que j’avais influencé la latéralité de nos enfants, tous deux gauchers comme moi. Il avait à la fois tort et raison. La génétique et autre y sont sans doute pour beaucoup, mais peut-être que le modèle que nous sommes pour nos enfants entrerait aussi en ligne de compte. Après la naissance, l’environnement et la culture peuvent aussi influencer la préférence manuelle. En s’y intéressant d’un peu plus près, certains ont même été jusqu’à étudier des familles adoptantes chez lesquelles le mimétisme parental serait encore plus important : quelques cas étudiés ont montré que des enfants « nés droitiers » devenaient gauchers quand les parents adoptifs l’étaient.

Dans certaines cultures, être gaucher était (et est parfois encore) mal vu, ce qui pousse certains enfants gauchers à s’adapter et à utiliser leur main droite. Les outils et les objets conçus pour les droitiers peuvent également contraindre les gauchers à développer une certaine ambidextrie.

D’après une enquête de l’Université de Stanford, 11% des petits occidentaux sont gauchers, tandis que dans certaines cultures d’Asie de l’Est, ce chiffre tombe à environ 3%, sans doute en raison des pressions culturelles.

Gaucher, avantagé ou pas ?

Nous avons, en tant que gauchers, une organisation cérébrale différente sur le plan neurologique, ce qui pourrait nous donner quelques avantages en termes de créativité ou dans certains sports nécessitant des gestes imprévisibles ou des réflexes très rapides comme l’escrime, les sports de raquette ou encore la boxe.

Pourquoi les gauchers sont rares ?

Parce que tout ce qui est rare est cher ! Ce qui est étonnant, c’est que la prévalence des gauchers est stable depuis que l’Homme se sert de ses mains, hormis durant les périodes plus ou moins longues où ils ont été contrariés.

• Théorie de l’évolution : certains chercheurs pensent que la préférence pour la main droite pourrait être liée à des avantages évolutifs, comme l’efficacité dans les tâches quotidiennes, mais dans ce cas, nous serions de plus en plus rares.
• Pressions sociales et culturelles : dans de nombreuses cultures, la préférence pour la main droite a été historiquement encouragée, réduisant ainsi la prévalence de la gaucherie, et pourtant, nous résistons ! La contrariété des gauchers est de moins en moins la norme, le pourcentage de gauchers a retrouvé son seuil d’origine.

Continuons d’explorer !

Alors, finalement, comment devient-on gaucher ? Tout un tas de facteurs que la science n’a pas fini d’explorer interviennent. Le petit humain lève haut son petit poing de gaucher, revendiquant une différence qui fera sans doute de lui un être unique !